Exposition Jules Stromboni

Exposition au café coté cour des planches dessinées du roman graphique «Mazzeru» de Jules Stromboni du 5 au 27 mai

Don ou malédiction, en Corse, le mazzeru est un membre de la communauté présenté comme le messager de la mort. Jules Stromboni brosse, à partir cette figure sociale et ancestrale, un conte tragique sur le passage d’un monde à un autre. Il excelle, dans un travail de gravure énergique et brut, à imprimer au récit toutes ses zones d’ombres, tous ses jaillissements de lumière.

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Denise au Ventoux / Verdier

Il y a dans les pages de Denise au Ventoux quelque chose comme les accents d’une schizophrénie. Cela procèderait de l’interrogation de l’animalité, qui est au cœur des pages de ce livre, mais plus encore de la part animale que l’auteur traque dans son narrateur, une part animale qui en serait la plus sensible, la plus attentive aux êtres et à la vie. De même qu’il existerait deux champs d’observation pour Paul, le narrateur, celui d’abord des humains et de leur cirque quotidien, celui ensuite qui obsède son regard, capturé par les signes d’intelligence de Denise, la chienne dont il hérite « provisoirement » et naturellement, de même le roman, qui fait le récit de cette liaison entre homme et chien(ne), est-il divisé en deux approches du genre romanesque.

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Didier Goupil / Traverser la Seine / Éditions Le Serpent à Plumes

Didier Goupil est un artiste de la dissimulation. Il est où on ne l’attend pas. Son souci pourrait être de lâcher son lecteur dans le trouble des illusions. Journal d’un caméléon, Les tiroirs des Visconti, ou même Femme du monde, autant de titres où l’on devine le goût de mettre en jeu l’artifice, de le dénoncer, celui de donner à voir derrière le monde des apparences.


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Lettre à Laurent Mauvignier

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Cher Laurent,

A fréquenter depuis bientôt quarante ans les écrivains, je perçois l’inquiétude qui est la leur des premiers lecteurs, puis de l’accueil des « critiques », des libraires, et enfin du public. Dans ce monde englué dans la communication, pas de règles, hormis celle qui consiste à surprendre, à accélérer, à faire fi des fidélités, ce qu’on appelle oubli sans doute. Tout le contraire de ce que vous, comme d’autres écrivains, nous donnez à méditer, la dimension de plusieurs temps produits dans les heures auxquelles nous attache la lecture d’un roman : temps de la narration, temps de l’action, temps des personnages, temps historique, temps géographique, temps géologique même (c’est le cas dans Continuer). Je prends ici le risque d’un autre temps et d’une autre matière, ce que la mémoire de votre livre a déposé comme souvenirs, comme traces, images, pensées, émotions.

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Avec Serge Mestre

Avec Serge Mestre

Comment parler des livres que nous aimons, lorsqu’ils sont écrits par des personnes qui font partie de nos vies. Parmi les auteurs que j’aime, rares sont ceux, comme Serge Mestre, avec lesquels les moments de partage et d’amitié sont aussi anciens, et solides. C’est autour de la peinture et de la littérature que nous nous réunissions à Castres, dans les années de nos vingt ans. Entre 1970 et 1980, il était bon de renverser le chaudron des vieilles valeurs, la figuration en peinture et la fiction dans le roman. Les performances formelles, les objectifs politiques, étaient les obsessions de nos éveils à l’art et à la littérature.

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