Exposition au café coté cour des planches dessinées du roman graphique «Mazzeru» de Jules Stromboni du 5 au 27 mai
Don ou malédiction, en Corse, le mazzeru est un membre de la communauté présenté comme le messager de la mort. Jules Stromboni brosse, à partir cette figure sociale et ancestrale, un conte tragique sur le passage d’un monde à un autre. Il excelle, dans un travail de gravure énergique et brut, à imprimer au récit toutes ses zones d’ombres, tous ses jaillissements de lumière.
« Je dessine sur des feuilles d’acétate gravées au clou. Je mets dessous au crayon mon histoire, et mon découpage. Ensuite, j’attaque la feuille de plastique au clou, littéralement. Je dessine à l’aveugle. Puis j’enduis ma plaque d’encre avec du chiffon, et là enfin, le dessin se révèle avec parfois des accidents avec lesquels je travaille. C’est ce que je voulais : une technique très contraignante en rapport avec l’histoire que je raconte. Je voulais une démarche physique. »
Diplômé de l’école des Gobelins, Jules Stromboni a logiquement commencé sa carrière dans l’animation, travaillant notamment sur Persépolis, de Marjane Satrapi, et Tueur de cafards, de Tardi et Benjamin Legrand. En 2008, il publie son premier album de bande dessinée intitulé Le Futuriste (Casterman). Toujours avec Olivier Cotte, il dessine ensuite L’Ultime défi de Sherlock Holmes pour la collection Rivages/Casterman/Noir. Après avoir participé à la bande dessinée numérique Les Autres gens, Jules Stromboni publie L’Épouvantail en 2012, puis la biographie Isadora Duncan l’année suivante chez Naïve.
« Mon nom est corse, le titre et le décor du livre sont corses. Mais je n’ai jamais vécu en Corse. J’ai grandi en banlieue parisienne. Je me suis tourné vers mon grand-père qui lui, descend des montagnes de l’île. Je n’ai pas eu de réponse. Du coup, j’ai écrit une histoire sur le silence, et pas du tout sur ma famille. C’est néanmoins une façon d’interroger mes racines »
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