KONG

Michel Le Bris
Kong
Grasset

Michel Le Bris est un romancier qui impressionne par son habileté et sa puissance d’évocation. On a l’impression que seul des personnages hors du commun pris dans des époques qui appellent le dépassement de soi sont à sa dimension.

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Lettre à Armand Gatti

Lettre à Armand Gatti, au nom de la conscience.

Par Claude Faber

Tu es parti alors que certains s’entre-déchirent pour prendre le pouvoir. Dante Sauveur Gatti,  dit Armand, tu n’avais que faire des batailles électorales. Comme tu aimais à le répéter, « ce n’est pas la prise de pouvoir qui importe, c’est la prise de conscience. »

La prise de conscience de soi par les mots, par le langage. La prise de conscience de soi et des autres comme autant de particules virevoltant dans l’infini. La prise de conscience du monde par une vraie connaissance et reconnaissance des flux de son histoire. Par le rejet de tout ce qui avilit, de tout ce qui abaisse, de tout ce qui enferme l’homme dans les certitudes et les vérités étouffantes. Continuer la lecture

Hommage à Armand Gatti

Hommage à Armand Gatti (1924 – 2017)

par Christian Thorel

La main gauche soutenant une pile de livres d’art, composée de plusieurs volumes dans l’Univers des formes, l’homme fait un séjour de quelques minutes devant le rayon de littératures d’extrême-orient, la main-droite se saisissant des traductions du chinois. Depuis l’accueil dans l’entrée de la librairie, je l’observe de biais, il séjourne à une dizaine de mètres de moi, de l’autre côté, à l’entrée du minuscule couloir qui mène aux autres rayons de la librairie. Un pull à col roulé, noir, un pantalon de velours côtelé, noir aussi, semblent indiquer une certaine insouciance du vêtement, sans négligence toutefois.

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Jacques Rivette (1er mars 1928 – 29 janvier 2016)

L’hommage d’un libraire à un grand cinéaste disparu

Ce texte a été lu en préambule à la projection de la première partie de l’ensemble du cycle Out 1 / Noli me tangere, donné le premier week-end de décembre à la Cinémathèque de Toulouse. Une autre présentation du cinéma de Jacques Rivette a été faite pour la projection de Out 1 / Spectre, le 10 janvier dernier, à l’ABC.

La publication par Carlotta de l’ensemble Out 1 est un évènement dans la production de dvd en France, pour l’histoire du cinéma, pour celle du théâtre, et pour la connaissance intime des années d’après 68, mais aussi pour la justice ainsi rendue au chef-d’œuvre de l’un des cinéastes français les plus passionnants, et passionnés.

Un retour sur notre jeunesse « cinéphilique », à Toulouse. En 1973, nous avons vingt ans. Et du temps pour former notre goût du cinéma, y modifier notre regard sur le monde. Deux réalisateurs, Jean Eustache et Jacques Rivette vont contribuer à déciller nos yeux. Au printemps de 1973, tout nous invite au noir et au blanc de La Maman et la putain. Un an plus tard, c’est au tour de Jacques Rivette de nous charmer avec Céline et Julie vont en bateau, le film qui le réconcilia (peu de temps) avec un public plus large. Dans le même temps, Rivette donne à voir dans quelques rares salles une partie de son film de treize heures, Out 1, dans une version réduite à 4h15. Une façon sans doute, pour l’un des hommes les plus rompus à la pratique assidue des salles obscures, de conjurer la clandestinité promise à cette œuvre, et que les télévisions refusent de programmer.

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Jacques Rivette – 2006


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