Ce roman, 10:04, ne serait qu’une fiction si l’auteur, Ben Lerner, ne ressemblait pas de très prés à son personnage. Ce livre met en scène un certain Ben, vivant à Brooklyn, qui a écrit un premier roman remarqué et qui s’inquiète de l’écriture du second. Précisons tout de suite que ce roman trouve son origine dans une nouvelle que notre personnage-narrateur a publié dans le New Yorker. De l’autofiction (l’auteur absorbé par son roman) à un roman purement fictif (à priori cette nouvelle est une fiction), Ben Lerner mène un jeu serré entre écriture du réel et illusion romanesque. Le narrateur nous raconte de multiples histoires mais derrière ces aventures se cache l’interrogation, et même l’angoisse, de l’écrivain contemporain d’appréhender le réel avec un regard neuf. En effet, la progression de ce roman se détourne et se fractionne en récits successifs, réels ou fictifs en faisant référence (surtout dans les 30 premières pages) au film Retour vers le futur (10:04 est l’heure à laquelle la foudre frappe l’horloge du tribunal qui permet à Marty de rentrer en 1985). Continuer la lecture →