Devant la bouffée d’angoisse qui fait mal au corps et aux autres autour, je me suis concentrée sur l’idée solide de la seule douceur tout en le serrant avec force pour l’aider à dormir. J’ai pensé à un texte qu’il m’avait fait lire et dont j’avais retenu la délicatesse, le vocabulaire doux qui met au jour les détails pour épaissir les non-dits de l’existence. Il y avait du sucre, une idée de confiture qui appelait le matin, à moins que cette lecture ne remonte à quelque matinée gourmande. Tout se confond, mais de la douceur autant que de l’enfance qui dort tout à côté, les textes d’Eugène Savitzkaya en sont pleins. Depuis le début du jour, je cherche un texte au duvet tendre.
Eugène Savitskaya, Marin mon cœur, Minuit.