Eugène Savitzkaya, A la cyprine, Éditions de Minuit.

En même temps que de découvrir quelques uns des romans de cette rentrée littéraire, je vous propose de revenir à un livre paru à l’hiver 2015, un joli livre de poésie d’Eugène Savitzkaya, qui pourrait être un bon remède pour faire face à cette fin d’été. La poésie de Savitzkaya est concrète, au plus prés des choses et des êtres, elle ne sacrifie rien à la vie et à l’amour. Dans une interview que l’on peut écouter sur le réseau, Eugène Savitzkaya dit avoir intitulé son livre « A la cyprine » comme un « toast à la vie et à l’amour ».

@Marc Riboud

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Philippe Forest, Crue, éditions Gallimard

«Savais-je bien ce qui m’avait conduit dans le quartier étrange ou j’avais élu domicile ? À quel appel j’avais inconsciemment répondu lorsque je m’y étais installé ? De mon propre aveu, l’endroit ou nous nous trouvions avait donné un tour nouveau à ma vie.»

Je commence par cette citation prise à la page 160 du nouveau roman de Philippe Forest. J’aurais pu en choisir une autre tant j’ai surligné de passage de ce livre. Celui-ci me permet de préciser le décor et l’idée du retour, du revenant.

@Alexandra Catière

@Alexandra Catière

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Astres Noirs de Katrin Koenning & Sarker Protick

Astres Noirs de Katrin Koenning, Sarker Protick aux éditions Chose Commune

Ce livre est tout juste …INDESCRIPTIBLE DE BEAUTÉ.
L’attention portée à la façon et à  l’impression en font un objet-livre qui n’est pas que le support de la correspondance entre Allemagne et Inde de deux jeunes photographes prometteurs, Sarker Protick et Katrin Koenning.

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Ali Zamir, Anguille sous roche, Éditions Le Tripode.

basquiat2Dans son roman Anguille sous roche, Ali Zamir crée un personnage que l’on est pas prêt d’oublier, un personnage de légende, une figure mythique de l’océan Indien. Peut être que désormais, le nom d’Anguille sera prononcé avec reconnaissance et que chacun s’en ira raconter son histoire. Continuer la lecture

Jean-Baptiste Del Amo / Le Règne animal / Gallimard

Ce qui est en jeu dans le quatrième roman de Jean-Baptiste Del Amo pourrait être la violence du monde. Pour la mettre en jeu, le romancier a recours au milieu le plus approprié, la famille. Il choisit de créer une famille née de « presque rien », autre qu’un pur amour aux bords de l’inceste (une union entre cousins), et dont la descendance va assumer dans le silence et dans l’oubli cette origine brutale, aux confins de la sauvagerie. A ce banquet des passions sont conviés la tragédie antique, méditerranéenne, un panthéisme ravivé par la proximité de la nature et des animaux, la Bible et ses figures fondatrices, pères, mères, frères, Caïn et Abel, les Évangiles et leur « supplément » apocalyptique, la religion catholique et son cortège de règles, de fautes, de contrition.

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Lettre à Laurent Mauvignier

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Cher Laurent,

A fréquenter depuis bientôt quarante ans les écrivains, je perçois l’inquiétude qui est la leur des premiers lecteurs, puis de l’accueil des « critiques », des libraires, et enfin du public. Dans ce monde englué dans la communication, pas de règles, hormis celle qui consiste à surprendre, à accélérer, à faire fi des fidélités, ce qu’on appelle oubli sans doute. Tout le contraire de ce que vous, comme d’autres écrivains, nous donnez à méditer, la dimension de plusieurs temps produits dans les heures auxquelles nous attache la lecture d’un roman : temps de la narration, temps de l’action, temps des personnages, temps historique, temps géographique, temps géologique même (c’est le cas dans Continuer). Je prends ici le risque d’un autre temps et d’une autre matière, ce que la mémoire de votre livre a déposé comme souvenirs, comme traces, images, pensées, émotions.

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Christine Montalbetti / La vie est faite de ces toutes petites choses / Éditions POL

Il me semble difficile d’écrire quelque chose sur le dernier livre de Christine Montalbetti car sa composition est si légère et son écriture si fluide qu’elle s’immisce dans tout les aspects des choses et des corps. Oui, il est difficile d’écrire sur ce roman sans prendre le risque de l’alourdir. Il faudra donc faire attention à respecter son univers, scientifique et humain, cet univers où la légèreté s’exprime dans la mobilité, dans la précision technologique et dans son environnement naturel, le centre spatial Kennedy et sa base de lancement de Cap Cannaveral! Cependant, cette sensation de légèreté que l’on ressent en lisant ce roman ne devrait pas le faire apparaître seulement comme une sorte de douce rêverie poétique.

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Jean-Paul Dubois / La Succession / Éditions de l’Olivier

Parmi les lieux qui semblent difficiles à prendre au sérieux, Miami se taille une belle part. Les images du rêve américain des années des deux après-guerres cachent difficilement une histoire du sud. Ici, l’esclavage et les guerres indiennes autour du Mississippi ont fait la place, depuis un siècle, aux bateaux de plaisance, aux maillots deux-pièces et autres accessoires, aux palaces et autres voitures de luxe, casinos, mafia et huile de bronzage. Ces fantaisies qui fascinent ou exaspèrent les vieux habitants de l’Europe, Jean-Paul Dubois les connaît bien, il en a rendu compte dans ses chroniques sur l’Amérique, avec un regard interrogatif, parfois médusé, souvent amusé toujours amical.   

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Céline Minard : Le grand jeu

Nous étions restés sur le souvenir de ce roman au titre rugueux, Faillir être flingué, publié en 2013 (et légitime Prix du Livre Inter en 2014), un souvenir fait de lumière, de poussière et de poudre, de personnages « improbables » de western, dans une ville impossible, une utopie de mineurs et de pionniers, propulsée dans une nature désertique hostile, portée à blanc par un soleil obsédant. Le dessin des traces, roues, pieds, sabots, faisait au récit une place inaugurale, abstraite, labyrinthique.

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Cabinet de curiosités 14 (animales) : Le lapin des mers

Et encore une jolie curiosité….

Après le mouton des mers , voici le Jorunna Parva qui ressemble à un lapin sous-marin.

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Bien entendu cette limace des mers , de la famille des nudibranches, n’a de lien avec les lapins qu’en apparence. Ses petites oreilles noires sont en réalité des rinophores, des sortes d’antennes qui lui permettent non d’entendre mais plutôt de sentir les différentes particules dans l’eau.

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Image provenant de ce site

Les nudibranches possèdent des branchies pour respirer dans l’eau. Ces dernières dépassent de leurs corps d’où leur nom, qui signifie « branchies nues ». Ces limaces des mers mangent des algues et des micro-organismes toxiques mais ont surtout la particularité de stocker le poison à l’intérieur de leurs corps pour devenir elles-mêmes toxiques. Elles se protègent ainsi de leurs prédateurs! Elles utilisent également des couleurs qui attirent l’œil afin de prévenir leurs éventuels agresseurs qu’elles ne se sont pas comestibles.

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9782741703532, 0-437508

100 et une limaces de mer aux éditions GAP

A suivre….