Le Ciel devant soi

« Des Jacobins »

Un regard sur l’exposition Le Ciel devant soi par Christian Thorel

Où que l’on soit dans la ville rose et orangée, des Jacobins de Toulouse, on ne cesse de se casser le regard dans la volée de creux et de voûtes d’un clocher devenu un des symboles de la ville. Sous la montée au ciel de l’assemblage de briques, il y a la façade que l’on ne voit pas, bordant la cour du lycée, dans une semi-clandestinité. Contre le cloître, le réfectoire a cessé de rassembler les dominicains pour leurs repas silencieux. La méditation s’y pratique dans le cadre d’expositions, dont il faut dire que nous les aimerions plus nombreuses, tant elles offrent de très beaux moments et de découvertes.

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Ben Lerner, 10 : 04, Éditions de l’Olivier

retour-vers-le-futur

Ce roman, 10:04, ne serait qu’une fiction si l’auteur, Ben Lerner, ne ressemblait pas de très prés à son personnage. Ce livre met en scène un certain Ben, vivant à Brooklyn, qui a écrit un premier roman remarqué et qui s’inquiète de l’écriture du second. Précisons tout de suite que ce roman trouve son origine dans une nouvelle que notre personnage-narrateur a publié dans le New Yorker. De l’autofiction (l’auteur absorbé par son roman) à un roman purement fictif (à priori cette nouvelle est une fiction), Ben Lerner mène un jeu serré entre écriture du réel et illusion romanesque. Le narrateur nous raconte de multiples histoires mais derrière ces aventures se cache l’interrogation, et même l’angoisse, de l’écrivain contemporain d’appréhender le réel avec un regard neuf. En effet, la progression de ce roman se détourne et se fractionne en récits successifs, réels ou fictifs en faisant référence (surtout dans les 30 premières pages) au film Retour vers le futur (10:04 est l’heure à laquelle la foudre frappe l’horloge du tribunal qui permet à Marty de rentrer en 1985). Continuer la lecture