LIVRES À OFFRIR (1) – Voyage, nature, cuisine

Noël approche, et avec, son lot de cadeaux et de surprises. Pour vous donner quelques idées, les libraires d’Ombres Blanches vous proposent de découvrir pendant tout le mois de décembre leurs sélections de LIVRES À OFFRIR. De quoi combler d’éventuelles pannes d’inspiration.
Des livres pour tous les âges et pour tous les goûts, des livres dans tous les domaines, des livres dans tous les formats, vous trouverez forcément votre bonheur. Rendez-vous toutes les semaines jusqu’à Noël !
Cette semaine, nous commençons avec une sélection dans les rayons voyage, nature, et cuisine :

  • Des beaux livres et récits de voyage pour s’évader :

La glace et le ciel
La glace et le ciel – Luc Jacquet, Claude Lorius – Editions Paulsen – 2015

« Un des livres les plus passionnants que j’ai eu l’occasion de lire sur le métier de glaciologue et sur l’évolution des découvertes scientifiques et climatologiques depuis les années 1950. Avec en dernière partie une fabuleuse histoire de la Terre racontée par un paléo-climatologue. » Magali (libraire au rayon voyages)

Contes du nord illustrés par Kay Nielsen
Contes du nord illustrés par Kay Nielsen – Collectif – Edition Bibliothèque Nationale de France – 2015

« La Bibliothèque nationale de France célèbre dans cet ouvrage les contes issus de la grande tradition orale scandinave. Inspirée de l’édition Piazza de 1919 conservée à la Réserve des livres rares, cette publication offre au lecteur de tout âge un choix de textes qui racontent l’amour, le désir, l’interdit, la transgression, la quête initiatique, en un mot, l’universalité de l’aventure humaine.[…] » Continuer la lecture

Mirlificochet, méchant sorcier

Fabienne Morel et Debora Di Gilio – Illustrations de Aurélie Guillerey
Editions Syros
A partir de 3 ans
Mirlificochet était si méchant et sentait tellement mauvais que personne ne voulait l’approcher ! Un jour, il trouve un grain de blé et demande à la fermière de le lui garder ; mais la poule le mange ! alors Mirlificocher emporte la poule, qu’il confie à une seconde fermière, etc… jusqu’au dénouement inventé par une petite fille, et qui chasse définitivement le méchant sorcier.
Les deux conteuses (associées sous le nom de « huile d’olive et beurre salé » !) reprennent ce conte traditionnel de Bretagne pour en faire une randonnée joyeuse et très rythmée qui s’accompagne d’un CD. L’illustratrice remplit les pages de ce petit format d’images virevoltantes et faussement naïves.
Un bonheur de récit, à raconter ou à écouter :

« Ce qu’on aime dans les contes
qui nous parlent de méchants,
c’est que pour régler leur compte
il y a toujours un enfant »
 

Mirlificochet ; méchant sorcier !Mirlificochet, méchant sorcier
Fabienne Morel et Debora Di Gilio
Illustrations de Aurélie Guillerey
Editions Syros

« Mes amis » – Emmanuel Bove

Les Éditions l’Arbre Vengeur ont réédité ces derniers jours le livre d’Emmanuel Bove, Mes amis, avec préface de Jean- Luc Bitton, postface de Jean-Philippe Dubois, illustrations de Francois Ayroles, bandeau avec citation de Samuel Beckett, rabats et table, bref un très bel objet pour un très beau et grand texte.
Emmanuel Bove brosse le portrait de Victor Baton et de sa psychologie profonde. De plus, il décrit minutieusement une époque et un décor, la ville de Paris après la première guerre mondiale. Le ton de Bove, ironique et compatissant, réussit à émouvoir sur les histoires de Victor Baton, ancien combattant de la guerre 14-18, qui erre dans Paris à la recherche d’un ami. L’intrigue est simple et le constat désabusé car cette recherche semble immanquablement vouée a l’échec. Victor Baton est un personnage commun, dans le sens d’un personnage anonyme à la recherche de sa place dans la grande ville. Continuer la lecture

Le marque-page – Sigismund Krzyzanowski

Au catalogue des Éditions Verdier, dans la collection Slovo, on trouve les livres de Sigismund Krzyzanowski qui est sans doute un des très grands de la littérature russe du siècle dernier. Si ses livres et nouvelles sont difficilement rattachable a un genre précis, je découvre, au fur et à mesure de mes lectures, une écriture de la dérision et du désespoir qui révèle une lucidité entière sur son époque.
Hélène Châtelain écrit dans la préface du recueil de nouvelles Le marque- page que «ce qui rend le destin littéraire de Krzyzanowski à ce point bouleversant, c’est peut-être précisément son invisibilité absolue, son inassimilation organique par son époque. Car cette époque fut, comme rarement, comme jamais peut-être, celle du maître Mot. La révolution d’Octobre et ses prolongements fut avant toute autre chose, une prise de pouvoir sémantique. Sur le Mot, donc sur le Temps.» et Hélène Châtelain de préciser que « la toute première publication d’un ensemble conséquent de nouvelles date de 1989, plus d’un siècle après sa naissance, en 1887, presque un demi siècle après sa mort, en 1950». Continuer la lecture

« Hank stone et le cœur de craie » – Carl Watson

Je découvre Carl Watson par un court texte, Hank stone et le cœur de craie, édité par la Vagabonde et je suis sidéré par son talent. Il y a une retenue dans son écriture et une créativité plastique qui le rend capable de dire vite et avec précision ce qui se passe dans l’esprit du dénommé Hank Stone.
Carl Watson écrit un monde en décomposition, une société qui se délite et la pauvreté qui isole et détruit. Il écrit la ville dans tout ce qui la compose, ses mouvements, ses sons, ceux qui la traversent, ceux qui l’habitent. Hank Stone habite dans un quartier pauvre de Chicago, l’Uptown Chicago qu’il observe par sa fenêtre. Hank Stone porte sur la ville un regard statique. C’est un observatoire à lui seul, qui concentre et stocke les bruits et les images de ce bout de quartier, bout du monde. Continuer la lecture

« La ballade des misérables » – Anibal Malvar

On a arpenté Barcelone en long, en large et parfois en travers dans le polar et souvent avec grand plaisir, mais il était temps de nous faire goûter à d’autres saveurs puisque l’Espagne n’en manque pas. Cette fois c’est à Madrid qu’on nous emmène, principalement dans le poblao, quartier gitan un peu excentré où plusieurs petites filles ont tour à tour disparu et été assassinées sans que la police ne semble lever le petit doigt. Quand le corps sans vie de la petite fille du patriarche est retrouvé, les consciences s’éveillent davantage… Continuer la lecture

« Vaterland » – Anne Weber

Anne Weber est un écrivain bilingue qui a cette particularité de traduire elle-même ses livres du français à l’allemand et, pour Vaterland, de l’allemand au français. Elle est la traductrice de Pierre Michon.
Vaterland, édité au Seuil au mois d’Avril dernier, se présente comme un récit (qui par ailleurs conserve l’argumentation d’une enquête) dans lequel Anne Weber cherche à déterminer et à définir, dans le cadre de sa filiation et de l’Histoire allemande, le sens de sa germanité. Le territoire de ce récit est le passé. Anne Weber dévoile la vie de trois personnages. Continuer la lecture

« Les villes de la plaine » – Diane Meur

Quels sont les fondements d’une civilisation ? Comment se crée-t-elle ? Pourquoi certaines civilisations perdurent et d’autres disparaissent ? Qu’est ce qui fait l’Histoire en somme ?
Toutes ces questions traversent et composent le quatrième roman de Diane Meur, paru en 2011 aux éditions Sabine Wespieser, qui vient de sortir en poche.
Dans une Antiquité qui fait penser à la Mésopotamie ou l’Assyrie, Ordjéneb, jeune berger, quitte ses montagnes natales pour se mettre au service d’Asral, scribe de Sir. Les deux hommes, portés par une confiance mutuelle, en viennent vite à échanger et à se rendre compte des différences de langage entre les villes de Jaïneh et Sir. Continuer la lecture

La rentrée littéraire : « Charognards » – Stéphane Vanderhaeghe

Stephane Vanderhaeghe part de l’argument du film de Hitchock, Les oiseaux, pour construire une des fictions les plus stimulantes de la rentrée.

Comme dans le film, nous sommes dans une petite ville qui se voit subitement sujette à l’inquiétante présence d’une nuée d’oiseaux charognards apparemment hostiles. Le narrateur dont nous ne connaîtrons pas l’identité nous raconte au jour le jour comment se prépare et se déroule ce qui ressemble à une invasion. Continuer la lecture

La rentrée littéraire : « Orfeo » – Richard Powers

La question de l’écriture du souvenir et de la mémoire est souvent au centre des romans de Richard Powers.
Trois fermiers s’en vont au bal (Éditions du Cherche Midi, Collection Lot 49 puis repris en 10\18) commence avec une photographie d’August Sander (1876 à Herdof près de Cologne -1964 à Cologne) intitulée «Trois fermiers du Westerland en route pour le bal», datée de 1914. Cette photo est le motif de départ du roman. Richard Powers fera continuer leur route à ces trois hommes dans un jeu de piste romanesque qui se déploie dans l’Histoire du XX siècle. Continuer la lecture