Girl in a Band

Les amateurs de rock ont le confinement malheureux. Leurs concerts sont annulés, ils ne peuvent pousser le son quand les voisins télé-travaillent, se sentent bien seuls en dansant dans le salon, n’ont plus l’occasion d’arborer toute leur panoplie…Personnellement abattu, découragé par mes proches d’écouter de l’indus, frustré de ne pouvoir pogoter plutôt que de faire des exercices de gainage, j’ai dû me résoudre à lire des livres sur le rock. J’ai donc pris Girl in a Band, l’autobiographie de Kim Gordon. Ecrit peu après son divorce d’avec Thurston Moore, et la séparation de leur groupe Sonic Youth, c’est un récit étrangement zen.

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PRÉSENCE AU MONDE

melancolieLa présence au monde

« Le monde est d’abord une extension indéfinie de soi, le soi, le sujet, un pli indistinct dans le monde. » Pierre Bergounioux

Sous le titre un peu pompeux de : la présence au monde, cette sélection voudrait mettre en avant ces écrivains qui depuis toujours tentent de retranscrire avec des mots la course folle de l’homme dans le tumulte du monde.

C’est aussi une façon de s’arrêter sur ces moments de littérature auto-reflexive, c’est à dire qui s’interroge sur la place de l’homme sans le monde.


 
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Ariel
Sylvia Plath, Gallimard, 2011

Secs, sans cavalier, les mots Et leur galop infatigable Quand Depuis le fond de l’étang, les étoiles Régissent une vie.

« Ariel, génie de l’air de La Tempête, de Shakespeare, est aussi le nom du cheval blanc que montait à l’aube dans le Devon, en Angleterre, l’un des plus extraordinaires poètes du XXe siècle, Sylvia Plath, aux derniers mois de sa courte vie.
Ariel, borne décisive marquant un « avant » et un « après », parole intense jusqu’à la rage parfois, question de vie ou de mort.
Ariel, jusqu’au bout, l’extrémité du dernier souffle. » Valérie Rouzeau.
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J. M. Coetzee et Thomas Bernhard : Autoportraits

« L’après-vous c’est pour quand d’après-vous ? » (Raymond Devos)
Il est des fois où le hasard fait bien les choses. Il est donc heureux que paraissent en poche, et en même temps, les textes de Bernhard et de Coetzee, Mes prix littéraires et L’été de la vie. L’un publié en 2009 à titre posthume (Bernard meurt en 1989 à Gmunden). L’autre publié à titre faussement posthume en 2010 (Coetzee est né en 1940 au Cap). Cela tombe d’autant plus à point que nous entrons maintenant dans la sacro-sainte saison des prix littéraires. Et nos deux auteurs ne manquent pas de décorations ! Continuer la lecture