J. M. Coetzee et Thomas Bernhard : Autoportraits

« L’après-vous c’est pour quand d’après-vous ? » (Raymond Devos)
Il est des fois où le hasard fait bien les choses. Il est donc heureux que paraissent en poche, et en même temps, les textes de Bernhard et de Coetzee, Mes prix littéraires et L’été de la vie. L’un publié en 2009 à titre posthume (Bernard meurt en 1989 à Gmunden). L’autre publié à titre faussement posthume en 2010 (Coetzee est né en 1940 au Cap). Cela tombe d’autant plus à point que nous entrons maintenant dans la sacro-sainte saison des prix littéraires. Et nos deux auteurs ne manquent pas de décorations ! Continuer la lecture

Le garçon qui voulait dormir – Aharon Appelfeld

Erwin a dix sept ans. Au sortir de la guerre, il se retrouve en Italie après des mois d’errance à travers l’Europe au cœur d’un groupe de réfugiés apatrides. Enrôlé avec d’autres jeunes gens par Efraim – représentant de l’agence juive – pour devenir un pionnier du futur état israélien, il entame sur ces plages napolitaines un long et difficile entrainement. Le changement de vie passe par le corps (l’entrainement physique dans le camp est quasi militaire) mais aussi par l’apprentissage de l’hébreu, et demande donc l’abandon de tout ce qui fut « la vie d’avant ».
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Ward – Frédéric Werst

Voici la première très grande surprise littéraire de l’année 2011, le roman auquel on ne s’attend pas, celui qui soudain nous happe pour nous entraîner dans son délire.
Ward est incontestablement un roman, même s’il semble constamment échapper aux codes et aux normes du genre. C’en est un parce qu’il prend au pied de la lettre l’essence même du mot fiction. C’en est un parce qu’il est complètement et avant tout un objet fictionnel. Continuer la lecture

Kyoto Limited Express – Olivier Adam & Arnaud Auzouy

Certains endroits sont irréductibles à leur propre cliché. Si l’on me parle du Japon, je pense à Ozu, à Mizoguchi, au zen, aux érables en fleurs, aux Geishas et au Mont Fuji…

Pourtant toutes ces magnifiques images que l’on trouve dans les livres deviennent, pour ma part, classiques. Les décors reviennent sans cesse et finalement lassent l’imagination.

Kyoto limited express inclut ce cliché, mais le dépasse. Continuer la lecture