Nous avons appris avec stupeur et tristesse la semaine dernière le décès de Claire Franek, auteure et illustratrice, par un communiqué des Éditions Thierry Magnier et les Éditions du Rouergue, dont nous reprenons ici la plus grande part .

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Norfolk ou First Foot
La catastrophe écologique prévue de longue date (le « Spasme ») a bien eu lieu et la Terre n’est plus celle que nous connaissons. Le niveau des mers a considérablement monté et il a fallu l’intervention d’extraterrestres (les « Jackaroos ») et de la technologie qu’ils nous ont cédée pour sauver la planète. En échange, ils se sont emparés du système solaire externe, et en cadeau ils nous ont offert l’accès à un réseau de trous de ver. L’humanité s’est alors scindée en deux, ceux qui rêvent d’espace et ceux qui, méfiants, luttent contre l’ingérence extraterrestre et survivent. Lucas, seize ans ou presque, et sa mère, ancienne activiste trop malade aujourd’hui pour se mouvoir hors de son lit, se débrouillent comme ils le peuvent au cœur du Norfolk. Leur vie va prendre un tournant dramatique lorsque Damian, ami d’enfance de Lucas, pousse ce dernier à aller voir le Dragon tombé du ciel, un de ces engins encore mystérieux d’origine jackaroo.
Cette novella s’insère dans un univers déjà mis en place par Paul McAuley dans son roman Something Coming Through (pas encore traduit). Son point le plus fort réside dans l’environnement créé par l’auteur, ce paysage d’eau et d’arbres traversé par les deux amis à bord de leur bateau, moyen de transport le plus pratique alors, ainsi que dans ses personnages et leurs relations, touchantes et humaines sur cette Terre que l’on perd peu à peu. Le quotidien de Lucas se mêle adroitement à l’intrigue et ce récit qui débute plutôt calmement prend rapidement une teinte bien plus sombre.
Un texte de qualité donc, bien différent du Cookie Monster de Vernor Vinge qui fait partie de la même collection.
Le choix, de Paul McAuley
Le Belial
Les « Anons » ou la communauté des Anonymous
À la manière des anthropologues qui passent plusieurs années sur des terrains éloignés, Gabriella Coleman a “habité” et côtoyé des lieux de rencontres virtuelles ou réelles où se retrouvent les “Anons”(comprenez Anonymous). Ce livre est la somme de 3 années d’enquêtes qui ont fait la notoriété de l’anthropologue outre-Atlantique puisqu’elle a donné pas moins de 300 interviews aux médias sur le sujet. L’ouvrage se lit presque comme un roman dans lequel l’intrigue est d’ordre scientifique, comment fonctionnent les “Anons”, comment sont-ils organisés et comment se décident les actions de piratage? Continuer la lecture
Macaron le glouton
Dixie Mae vient d’être engagée dans le service client d’une gigantesque multinationale de produits électroniques, Lotsatech. C’est son premier vrai boulot et elle veut faire bonne impression. Sauf que dès son premier jour elle reçoit un mail anonyme insultant où figure un détail de sa vie qu’elle seule connait. Elle va alors partir accompagnée d’un de ses collègues à la recherche du plaisantin sur le campus et va vite se rendre compte que ce n’était peut-être pas qu’une simple blague.
Cette novella de hard-SF aux airs de conte classique débute un peu bizarrement, sans trop savoir vers quoi ni comment Vernor Vinge nous conduit. Les personnages et les rencontres se multiplient, les incidents et avec eux les termes scientifiques prolifèrent et les explications, les temps de pause, se font rares. Il faut attendre le milieu du récit pour que petit à petit les engrenages s’imbriquent et que Dixie Mae et ses compagnons réalisent de quoi ils sont fait et vers qui leur quête les dirige.
Vinge aborde ici avec brio la question de l’intelligence artificielle et des responsabilités inhérentes à son utilisation au travers de ce jeu de piste réussi.
Cookie monster, de Vernor Vinge
Le Belial, 2016
Exposition Randonnée photographique
Au Café côté cour de la librairie
Exposition photographique du 1er mars au 1er avril « Randonnée photographique avec un âne sur le chemin de Robert-Louis Stevenson » par Jean-Bernard Roux.

En 1878, Robert-Louis Stevenson, jeune écrivain écossais et futur auteur de « L’Île au Trésor » et de « L’Étrange cas du docteur Jekyll et de Mr Hyde » entreprend de visiter les Cévennes. Au Monastier-sur-Gazeille (Haute-Loire), il achète une ânesse qu’il surnomme « Modestine » et s’équipe pour un voyage qu’il débute le 22 Septembre 1878.
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Entre tacos et vodka
Sumerki de Dmitry Glukhovsky, l’Atalante
Un autre bon bouquin de Dmitry Glukhovsky !
J’avais aimé Metro 2033, écrit par Dmitry Glukhovsky alors qu’il n’avait que 23 ans, qui nous plongeait dans un Moscou post-apocalyptique où les survivants s’étaient terrés dans le métro. L’ambiance était prenante, l’environnement original, la carte du métro géniale, mais le livre n’était pas exempt de défauts. Une trame bien trop linéaire – de station en station, de rencontre en rencontre – des seconds couteaux fades et une philosophie un poil trop simpliste. On sentait que l’auteur était jeune, qu’il avait le talent et l’imagination, mais que ça manquait quelque peu de maturité. Metro 2034 est écrit dans la foulée (pas lu) et voilà que Dmitry nous présente son troisième ouvrage : Sumerki.
Premier constat : on reste à Moscou, et ça fait drôlement plaisir. Second constat : ça n’a rien à voir avec Metro. Si la démesure de la capitale russe est à nouveau au rendez-vous comme cadre, pas de catastrophe nucléaire ici et le narrateur vit donc paisiblement à la surface, à notre époque. Continuer la lecture
Cabinet de curiosités (animales) 9 : l’axolotl (Mexique)
Avec ses branchies tout autour de la tête, ses yeux globuleux, ses petites pattes terrestres et sa queue aquatique, l’axolotl, par son apparence, en surprend plus d’un. Contrairement à ce que l’on pourrait penser ce petit animal n’est pas un poisson mais un amphibien d’origine mexicaine (nom latin : Ambystoma Mexicanum) qui existe depuis des millions d’années.
A l’état sauvage, on le retrouve principalement au Mexique dans les eaux du lac Xochimilco, Chalco et un peu autour. Il est malheureusement en danger. La croissance de la ville de Mexico toute proche pousse les habitants à drainer et canaliser ces eaux au détriment des axolotls. Continuer la lecture
Orr nie car… ?
Ça fait des années que ce bouquin traîne sur mes étagères, la vieille édition de chez Denoël achetée à une braderie, et ça fait autant d’années que j’entends parler de Iain Banks, de cet écossais qui a écrit Le Cycle de la Culture, et plein d’autres choses, et que ça vaut plus qu’un simple coup d’œil. Alors quand je me suis retrouvé il y a quelques jours sans bouquin entre les mains à 1h du mat’, je l’ai ouvert et je me suis dit que c’était le moment. Et j’ai bien fait. Si vous aimez Dick, Priest ou Ballard, si vous aimez cette SF qui a émergé après la période « vers l’infini et au-delà » qui se recentre sur l’humain, sur notre perception de la réalité, qui s’enfonce dans l’inconscient, alors vous aimerez ENtreFER de Banks (The Bridge en VO, belle réussite que ce titre français).
Le premier chapitre est troublant. Le récit s’ouvre sur un accident de voiture venant de se produire à hauteur d’un pont, accident dans lequel le narrateur est impliqué, coincé au sein de la tôle froissée. Mais nous abandonnons rapidement le blessé pour changer de niveau et découvrir John Orr (équivalent du John Doe anglais, son nom fait écho au George Orr d’Ursula Le Guin dans l‘Autre Côté du rêve). Ce dernier est coincé dans une ville construite sur un pont – un pont qui n’a ni début ni fin et dont personne ne sait où il mène ni d’où il vient. Il s’y est échoué, rejeté par la mer, inconscient. Pris en charge par le Dr Joyce et bien incapable d’expliquer son mal, John Orr croise la route de personnages singuliers, et notamment d’Aberlaine Arrol, une femme dont les bas de nylon lui rappelle la structure impressionnante du pont. Continuer la lecture
Les réveils créatifs à Ombres Blanches – avec Manu Galure
Les réveils créatifs : une fois par mois à Toulouse, dans un lieu public du centre ville, et autour d’un petit déjeuner offert, les Réveil Créatif sont de courtes présentations (20 minutes) suivies d’un échange autour d’une personnalité au profil créatif, charismatique et enthousiaste.
Les conférences sont filmées et mises à disposition sur le web.
Inspirées des Creative Mornings, ces conférences donnent la parole aux créatifs locaux (édition, illustration, design, web, animation, art, impression, musique, marketing, enseignement…). C’est de 8h30 à 10h la possibilité d’une découverte et de rencontres.
Après la venue de Stéphanie Ailloud, Ombres blanches a accueilli le rendez-vous du mois de janvier avec Manu Galure, auteur, compositeur, interprète. (http://www.manugalure.com/)
« Mon écriture, c’est du labeur (dans les épinards) et de la technique. Le talent ne s’invente pas, il se cultive. »
Voir la vidéo et les photos de la rencontre sur le site des réveils créatifs.
Cabinet de curiosités (artistiques) 8 : L’orgue marin de Zadar et le salut au soleil (Croatie)
Zadar. Ville de Croatie dont le nom claque sous la langue. Ville de pierres dans un pays à l’histoire mouvementée jusqu’à son indépendance en 1991. Zadar est à présent aussi connue pour les deux œuvres architecturales du croate Nicola Bašić: l’orgue de mer et le salut au soleil.

Le credo de l’architecte : la communication entre les hommes et les éléments, et leur interaction entre eux.
L’orgue de mer : Nicola Bašić a aménagé le port de Zadar en 2005. Des tuyaux installés sous les marches en pierre créent une mélodie lorsque les vagues s’y engouffrent et émettent une variété de sons en surface, plus ou moins importante, selon la force du ressac.
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