LES AMÉRIQUES : LES GRANDS ESPACES

800x520-USA-EDCP-A-H-R« A propos du roman américain : il vise à l’universel. Comme le classicisme. Mais alors que le classicisme vise un universel éternel, la littérature contemporaine, du fait des circonstances (interpénétration des frontières) vise à un universel historique. Ce n’est pas l’homme de tous les temps, c’est l’homme de tous les espaces. »

Ces phrases d’Albert Camus (tirées de ses Carnets) datent de 1943 et semblent toujours aussi actuelles, tant il semble encore vrai que le roman américain est – pour une grande part – une affaire d’espace littéraire. Parmi les motifs récurrents du roman américain, il y a bien sûr le fameux mythe de la frontière, et puis l’immensité d’un territoire et d’une nature dominants par bien des égards.

La littérature qu’on appelle «des grands espaces » de Wallace Stegner à Jim Harrison est une littérature qui sait aussi se souvenir de ce sel de la terre qu’on été les indiens des plaines. Ils nous donnent à lire des œuvres empreintes de ce que Jack London nommait « the call of the wild » : l’appel sauvage.

 


vannSukkwan Island
David Vann, Gallmeister, 2011

Une île sauvage du sud de l’Alaska, accessible uniquement par bateau ou par hydravion, tout en forêts humides et montagnes escarpées.

C’est dans ce décor que Jim décide d’emmener son fils de treize ans pour y vivre dans une cabane isolée, une année durant. Après une succession d’échecs personnels, il voit là l’occasion de prendre un nouveau départ et de renouer avec ce garçon qu’il connaît si mal. Mais la rigueur de cette vie et les défaillances du père ne tardent pas à transformer ce séjour en cauchemar, et la situation devient vite incontrôlable. Jusqu’au drame violent et imprévisible qui scellera leur destin.

Couronné par le prix Médicis étranger en 2010, Sukkwan Island est un livre inoubliable qui nous entraîne au cœur des ténèbres de l’âme humaine.

Traduit de l’anglais par Laura Derajinski

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coeur
Ce qui a dévoré nos cœurs

Louise Erdrich, LGF, 2010

Chargée de procéder à l’inventaire d’une demeure du New Hampshire, Faye Travers remarque parmi une étonnante collection d’objets indiens du XIXe siècle un tambour rituel très singulier. Émue et troublée par cet instrument, elle se prend à l’imaginer doté d’un étrange pouvoir : celui de battre au rythme de la douleur des êtres, comme en écho à la violente passion amoureuse dont il semble perpétuer le souvenir…

Avec Dernier rapport sur les miracles à Little No Horse et La Chorale des maîtres bouchers, Louise Erdrich a imposé son regard insolite et son univers poétique parmi les plus riches talents de la littérature américaine. Une œuvre qui ne cesse de se renouveler et de surprendre.

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Isabelle Reinharez

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dalva
Dalva
Jim Harrison, 10/18, 1999

« Dalva, c’est le grand roman de l’Amérique éternelle, l’Amérique de la prairie et des forêts, écrit avec verve, passion, ironie. Le portrait de Dalva, femme mitraillée par l’histoire, perdue au cœur d’un pays dont elle ne sait plus les frontières, est sensible et pénétrant. Harrison renoue ici avec une veine poétique et presque lyrique pour se replonger dans les racines d’une terre dont toute l’histoire n’a pas encore été dite. » Bernard Géniès, le nouvel observateur, 2 mars 1989

 
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angleAngle d’équilibre
Wallace Stegner, Libretto, 2003

Un vieil historien ronchon, unijambiste et condamné au fauteuil roulant, plaqué au surplus par sa douce, s’occupe à trier des archives de famille pour tenter de conjurer comme il peut la mort qui guette au prochain tournant – ou à celui d’après si l’on veut rester optimiste.

C’est ainsi qu’il va tomber sur des lettres laissées par sa grand-mère, une jeune femme des années 1860 qui parcourt l’ouest sauvage à la suite de son prospecteur de mari – et dont la vie, passée au milieu de paysages grandioses, ne sera qu’une suite (plutôt mouvementée) de dégringolades et de désillusions.

Publié en 1971, couronné par le prix Pulitzer, angle d’équilibre a été rangé par le New York Times dans sa sélection des « 100 meilleurs romans du siècle ».

Traduit de l’anglais (États-Unis) par Maurice-Edgar Coindreau et révisé par François Pitavy.

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