Modus Vivendi : Bernard PLOSSU // Françoise NUÑEZ

EXPOSITION PROLONGÉE JUSQU’AU SAMEDI 6 MARS.

Bernard PLOSSU // Françoise NUÑEZ

Modus Vivendi (Photographies)

à découvrir à partir du 9 janvier.
À l’Atelier d’Ombres Blanches et dans la librairie Langues Étrangères
3 rue Mirepoix – Toulouse
Au café Côté Cour
accès par la rue des Gestes

Horaires
galerie d’Ombres Blanches (L’Atelier)
du mardi au vendredi de 14 h à 17 h 30
le samedi de 10 h à 13 h et de 14 h à 17 h 30
Café Côté Cour
Du mardi au samedi de 14 h à 17 h 30
Librairie Langues Étrangères
Le lundi de 13 h à 17 h 30
Du mardi au samedi de 9 h 30 à 17 h 30
La librairie Ombres Blanches a le plaisir de vous convier à l’ouverture de Modus Vivendi, exposition de photographies de Bernard Plossu et de Françoise Nuñez.
L’exposition se tiendra jusqu’au 27 février 2021 dans trois espaces de la librairie : l’Atelier d’Ombres Blanches et la salle de rencontres de la librairie Langues Étrangères (tous deux situés au 3 rue Mirepoix), ainsi qu’au café de la librairie (accès par la rue des Gestes).
 
Samedi 16 janvier 2021, Bernard Plossu rencontrera amis, admirateurs et enthousiastes de 14 h 30 à 17 h 30, pour une conversation autour de ses images exposées dans la librairie, discussion ponctuée par une séance de signatures.
Bernard Plossu dédicacera ses livres tout au long de l’après-midi, et plus particulièrement ses titres les plus récents.

Elle par lui, Bernard Plossu, Françoise, Mexique 1981.



Les photographes par eux-mêmes

« Françoise et Bernard se rencontrent lors d’un pique-nique il y a de cela… des années ! À la campagne chez les Dieuzaide, chez qui Françoise était stagiaire. Bernard avait croisé Jean Dieuzaide lorsque celui-ci était venu à Taos sur les hauts plateaux du Nouveau-Mexique, sur les traces de Strand et Weston. Plus tard, Françoise et Bernard se retrouvent et voyagent ensemble au Mexique. Au retour définitif des Usa de Bernard, mariage en 1986. Naissance de leur fils Joaquim la même année, puis de Manuela, leur fille, en 1988. Françoise et Bernard voyagent encore beaucoup ensemble, quelques fois avec les enfants, quelques fois sans, tant que ceux-ci sont petits (merci aux parents de Françoise !). Ils voyagent en Inde, à Jaisalmer, en Turquie à Malatya et au Nemrud Dag, en Grèce plusieurs fois, soit dans les îles du Dodecanese, soit à Athènes et à Thessalonique. Ces voyages ont lieu à la fin des années 80. De même, ils vont avec Joaquim bébé, à Stromboli en 1987 et avec Joaquim et Manuela vivre dans l’île de Lipari. Ils se rendent aussi au Portugal, à Coimbra. Et ils partent avec les enfants dans la région de la famille paternelle de Françoise, à Almeria, où ils s’installent finalement pour de bon 4 ans, dans la région de Cabo de Gata, avec les enfants à l’école communale se mettant à apprendre ainsi l’espagnol, avec… l’accent andalou ! Puis c’est le retour à la vie rangée en France. En 1991 ils s’installent dans le sud de la France et commencent une vie plus sédentaire : fini le nomadisme ensemble !
… Les voyages continuent, mais séparément. »
Françoise NUÑEZ
Bernard PLOSSU

Stromboli, 1987, Bernard Plossu.


 

Je voulais faire le tour de ma table, aller ouvrir ma bibliothèque vitrée, sortir un appareil photo, n’importe lequel, dévisser l’objectif qui serait dessus et plonger mon regard dans le creux du boîtier à la recherche de ce trouble et de cette douceur que la mélancolie de cet art y mise depuis le début.
Denis ROCHE

« Accompagnant le geste de la prise de vue, décisif, le photographe mise aussi sur la possibilité de la lumière. Plus tard, le tirage devient l’espace d’une deuxième décision et d’un deuxième risque. C’est dans la succession de ces deux gestes originels que la photographie se donne à voir et aux risques évoqués qu’elle s’expose. Avant même de lire, de prendre de vue, ce qu’il offre à notre regard de spectateurs, nous ne recevrons de l’image développée que l’énergie d’un court moment de lumière. Cette image n’aura retenu ni l’avant ni l’après de sa prise de vue, seulement la courte fraction de seconde de l’obturateur. Ainsi le photographe propose-t-il des instanta-nés. Ces infimes fragments de temps sont capturés dans l’impressionnant vide du temps et de l’espace qui les précèdent et qui les suivent, et qu’on pourrait dénommer instanta-non-nés, moments à jamais perdus pour la mémoire des hommes, ces hommes qui suivent depuis deux siècles l’invention près de Chalon-sur-Saône de la photographie, et qui depuis cette révélation ne cessent de courir après les « instants » à saisir, à faire naître, alors même que tout est englouti dans la disparition. Serait- ce là, dans cette perte, mais aussi dans ce qui subsiste sous l’apparence d’images en deux dimensions, l’étrange émotion produite par l’art photographique, par ce que Denis Roche appelle justement boîtier de mélancolie ? Il reste que l’image choisie par le photographe, tant dans la décision de son déclenchement que dans l’élection sur la planche-contact, devient la trace unique visible de toutes les autres, la trace en creux de ces images qui ne sont pas. Et elle devient la preuve d’une éternité, celle du plus bref instant, instant à la fois intentionnel mais offrant la perspective du hasard et de la liberté qui s’en nourrit.

Marseille, Bernard Plossu.


Les images de Françoise Nunez et celles de Bernard Plossu expriment au plus près cette tension entre l’affirmation d’une présence et la conscience de l’absence, dans le renoncement. Sitôt extraites de l’enveloppe qui les protège avant la mise sous cadre, observées sur le mur qui les expose, lues dans leur reproduction dans un de ces nombreux livres où elles trouvent un refuge, on est frappés par l’évidence qui s’y affiche, comme s’il ne nous avait manqué que leur regard pour retrouver du monde ce qui nous en avait échappé, un modeste éblouissement. Il en est des portraits comme des paysages ou des murs des maisons, des places et des rues des villes. Tout y est fragile, éphémère, comme la vie, puissant comme l’eau ou comme le ciel, comme la pierre ou comme le sable. Dans ces cadres vers lesquels la main aura hésité, le spectateur cherchera un regard, un détail d’architecture, un objet, et c’est la vibration de l’air, sa lumière, qui vont rester en mémoire, tant ils sont la matière première de ces papiers révélés depuis l’invention de la photographie, de cette chimie des ombres noires et blanches qui unit Françoise et Bernard dans leur rapport singulier et commun aux choses et aux êtres. »
Christian THOREL

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