Les Lamelles d’or orphiques

Les Lamelles d’or orphiques. Instructions pour le voyage d’outre-tombe des initiés grecs de Giovanni Pugliese Carratelli, éditions les Belles Lettres. Traduit par Alain Philippe Segonds et Concetta Luna.

Un ouvrage découvrir dans le rayon Histoire, et sur notre librairie en ligne, en un clic 🖱 → https://is.gd/SnOMWJ



Pur et paré à monter aux étoiles…
En Calabre, laquelle faisait alors partie de ce que l’on appelait la Grande Grèce, mais aussi en Thessalie ou en Crète, ont été retrouvées, dans des sépultures datant du IVe au IIe siècle avant notre ère, de fines lamelles d’or dont les inscriptions visaient à guider le défunt dans sa pérégrination outre-tombe.
Ces instructions se rattachent très probablement à des rites et à des croyances proches des cultes à mystères tels ceux d’Éleusis. Mais du fait du caractère fragmentaire des témoignages et de leur transmission tenue réservée et secrète, il reste difficile de les attribuer de manière certaine à quelque tradition particulière, que ce soit le pythagorisme ou l’orphisme ou bien à quelque culte précis.

Enlèvement de Perséphone par Hadès

Enlèvement de Perséphone par Hadès, fresque de la tombe de Vergina, Grèce. 340 avant notre ère. Source : Wikipedia


Dans le premier tome de son œuvre admirable, La Sagesse grecque, malheureusement inachevée, Giorgio Colli les place dans son chapitre consacré à Orphée. On peut cependant distinguer dans ce petit corpus de courts textes deux types d’instructions : les unes, en seconde partie de volume, faisant davantage appel aux divinités infernales, à Perséphone et à Hadès, les autres offrant une plus grande place à Mnémosyne, la mère des Muses, la déesse de la mémoire, et qui suggère un horizon stellaire.

« Je brûle de soif et je défaille : donnez-moi donc à boire l’eau de la source qui coule pérenne, à droite, là où est le cyprès.
– Qui es-tu ? D’où viens-tu ?
– Je suis fils de la Terre et du Ciel étoilé. »,

peut-on lire sur une lamelle d’Éleutherna. Si ces instructions sont plus concises et ramassées que celles des livres des morts égyptien et tibétain, elles n’en suggèrent pas moins, avec force et beauté, l’effort et la volonté d’assurer la persistance et la poursuite d’un chemin, au moment où celui-ci s’en va disparaissant. Comme si ces petites lamelles dorées paraient de minuscules étoiles les noires ténèbres de l’enfer et de l’oubli….

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *