30 ans des Éditions de l’Olivier – Aharon Appelfeld

« Je me souviendrai, lorsqu’il le faudra, que nous sommes des êtres éphémères. »

Témoin capital du XXe siècle, romancier d’une force incomparable, Aharon Appelfeld fut la mémoire d’un monde perdu, celui des juifs d’Europe, mais aussi la voix d’un renouveau.

Cette proposition bibliographique a été réalisée par les libraires du rayon littérature de la librairie Ombres Blanches, à l’occasion des 30 ans des éditions de l’Olivier. 

 

 
Histoire d’une vie.


Aharon Appelfeld nous livre là quelques-unes des clés qui permettent d’accéder à son œuvre : les souvenirs de la petite enfance en Bucovine, les portraits de ses parents, des juifs assimilés, et de ses grands-parents, un couple de paysans dont la spiritualité simple le marque à jamais. Il y a aussi ces scènes brèves, visions arrachées au cauchemar de l’extermination. Puis les années d’errance, l’arrivée en Palestine, et le début de ce qui soutiendra désormais son travail : le silence, la contemplation, l’invention d’une langue, sa langue.
 
 
Le garçon qui voulait dormir


Erwin, dix-sept ans, est un jeune juif survivant de la guerre. Il est enrôlé comme d’autres jeunes apatrides par un représentant de l’Agence juive pour devenir un pionnier du futur état israélien. C’est un important changement de vie pour ce garçon à qui on va demander d’oublier qui il est, d’enfouir sa mémoire et d’apprendre une nouvelle langue.
Comment peut-on repartir de zéro, avec quelles armes nait-on à une nouvelle vie quand le deuil de celle d’avant n’est pas fait ?
Ce roman est un moment de grâce, un livre poignant et juste. Les deux vies d’Erwin s’entremêlent comme le font les deux langues, celle de l’enfance (matricielle et maternelle) et celle qu’il est en train d’apprendre (celle de l’élan, de la rupture), pour montrer l’incroyable pouvoir de la vie.
 
 

L’amour, soudain.


Un écrivain à l’automne de sa vie, une jeune fille dévouée : l’idylle n’est pas nouvelle. D’où vient alors le choc que procure un tel livre ? Au-delà de la banalité apparente, Appelfeld donne à ce récit une grandeur proprement biblique.
Parce que la rencontre d’Ernest et d’Iréna est un événement qui les dépasse, elle devient le révélateur qui permet à chacun d’accéder au sens secret de son existence, devenue enfin déchiffrable. Une vie politique, inscrite dans l’Histoire – celle d’un siècle hanté par le totalitarisme et la destruction de l’identité juive. Et une autre vie, celle que connaissent les « Juifs célestes » chers au cœur d’Appelfeld.

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