Gravures – Exposition de Cécile Reims et Fred Deux

Du 12 mars au 25 avril
au café Côté Cour et au café des Langues
Gravures – Exposition
Cécile Reims et Fred Deux

 
Ces deux artistes majeurs ont traversé le XXe siècle et croisé les plus grands noms de l’art et de la littérature. Nous leur rendons hommage par cette exposition exceptionnelle de gravures, livres et livres d’artistes.


Cécile Reims est née en 1927 à Paris, sous le nom de Tsila Remz. Après la mort de sa mère, elle grandit en Lituanie dans une famille juive traditionnelle, avant de s’installer à Paris en 1933, avec une tante. Elle connaît une enfance solitaire, sa famille ayant été victime de la rafle du Vel d’Hiv.

Élève de Joseph Hecht, elle découvre à 17 ans la gravure au burin, qu’elle pratique
de façon assidue, en faisant un véritable mode d’expression libératoire. En 1951, elle
rencontre Fred Deux, de trois ans son aîné. Ensemble, ils quittent la vie parisienne et
s’installent à la montagne. Cécile Reims s’y essaye au tissage à la main et à l’écriture,
principalement de poésie.

En 1966, elle croise Georges Visat, l’éditeur de Hans Bellmer et des surréalistes, qui est à la recherche d’un buriniste capable de graver des dessins de l’artiste. Elle se lance dans la gravure d’interprétation et grave près de 250 dessins. Après la mort en 1975 de Hans Bellmer, Cécile Reims revient à une gravure personnelle, alternant avec les gravures d’interprétation des œuvres de son époux, Fred Deux, de Léonor Fini et d’autres artistes, puis exclusivement de Fred Deux.
En 1985, le couple s’installe en Indre, où ils resteront jusqu’à la mort de Fred Deux
en 2015. Cécile Reims y vit et travaille toujours.

 

C’est une petite pièce lumineuse, entre cuisine et salon. Nous sommes aurez-de-chaussée, dans l’atelier de Cécile. Un lit, pour le repos et la lecture, et la table, aux dimensions modestes, devant la fenêtre. Un écran vient tamiser la
lumière du jour, afin que sur la plaque de cuivre ne vienne s’échouer nul reflet inutile. C’est là que Cécile Reims travaille, sur cette plaque qu’incise son burin, devant cet écran qui, sous une forme adoucie, laisse passer la lumière du monde.
Du monde, c’est-à-dire, en premier lieu, du jardin. […]
Cécile travaille en bas, Fred dessine en haut, au premier, dans deux ateliers mitoyens, l’un côté jardin, à l’aplomb de celui de Cécile, l’autre côté rue.
Deux ateliers, autrement dit deux tables. Non qu’elles aient véritablement deux fonctions différentes, mais parce que ce dédoublement permet un parcours, un déplacement qui est la marque du temps dans l’immobilité de chaque jour – façon de voyager autour du dessin.

Pierre Watt

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