Une introduction à la métaphysique

Adrien, libraire au rayon sciences humaines, vous propose avec ce court texte une introduction à la métaphysique, discipline philosophique très ancienne qui a beaucoup évolué au cours des siècles et connaît actuellement un regain d’intérêt.

René Descartes par (1596-1650) par Alexandre Baudran et Claude Jacquand.



Le mot « métaphysique » provient selon toute vraisemblance d’un classement d’éditeur désignant le recueil de livres d’Aristote placé après celui concernant les choses naturelles ou physiques, soit « meta ta phusika ». Mais, c’est aussi manifestement grâce à cet ouvrage qui traite de ce qu’Aristote nomme philosophie première et qui oscille entre une science de l’être et une science de dieu, soit entre une ontologie et une théologie, que le sens du mot métaphysique va glisser pour signifier la discipline philosophique qui s’intéresse à ce qui outrepasse les sens ou la nature. La métaphysique comme étude des êtres suprasensibles va ensuite suivre les développements de l’histoire de la philosophie au Moyen-Âge et jusqu’au tournant moderne où Descartes, Leibniz et d’autres prendront comme thèmes de leur réflexions Dieu et la question de son existence, l’âme, sa teneur et la question de son immortalité ou la question de l’éternité du monde,… Mais la métaphysique va être profondément ébranlée avec Kant et sa critique de la raison pure, laquelle va fermement établir que l’homme ne peut pas connaître ce qui dépasse son expérience sensible. Et Heidegger et Wittgenstein vont d’une certaine façon donner le coup de grâce à l’antique discipline, le premier en affirmant qu’elle a contribué à l’oubli de l’être et le second en rappelant les limites de notre langage et de notre connaissance.
Pour autant, en avons-nous fini avec la métaphysique? L’édition d’ouvrages de philosophie témoigne du regain d’intérêt et de vitalité de cette matière, notamment aux éditions Ithaque des auteurs tels Peter Van Inwangen, Stephen Mumford ou Jaegwon Kim,… Plus, en finirons-nous un jour avec ces questions auxquelles nous ne pourrons sans doute jamais répondre mais qui, toujours, ne cesseront de nous travailler ? Le grand Kant lui-même, lui qui prétendait avoir achevé la métaphysique, l’a dit : « Il est certain qu’on reviendra toujours à la métaphysique comme à la bien-aimée avec laquelle on s’est brouillé. »
Pour aller plus loin : découvrir une sélection de livres sur la métaphysique.

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