Moi aussi je voulais l’emporter

« À quel âge ai-je commencé à me sentir flouée d’être une fille? » C’est autour de cette interrogation initiale que s’articule Moi aussi je voulais l’emporter, essai autobiographique teinté de réflexions personnelles sur le genre et devenant, au fil des pages, un véritable récit d’apprentissage féministe.
couverture de moi aussi je voulais l'emporter de julie delporte

Une femme
On ne pouvait vous cacher cette bande dessinée plus longtemps. Sans doute l’une des plus belles publications de l’année. Julie Delporte a un talent incroyable. Dans Moi aussi je voulais l’emporter, elle décide de suivre les traces de Tove Jansson, célèbre maman des Moomins, partie s’exiler avec son amoureuse sur une île finlandaise.
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Finalement ce ne sera pas le seul sujet de son œuvre car Julie Delporte a beaucoup de choses à nous raconter sur sa vie, son intimité et ses ressentis en tant que femme. Sous forme de journal, loin du militantisme et de la recherche sociologique, elle se livrera à coup de crayons de couleurs, nous parlera du moment où elle s’est rendue compte qu’elle était fille/femme et pourquoi elle ne s’en est pas instantanément réjouie.moi aussi je voulais l'emporter julie delporte editions pow pow
Un récit intime, touchant et surtout très juste, Julie Delporte assène les vérités grâce à des phrases coup de poing et des couleurs vives et chatoyantes. L’identification est immédiate, elle lit en nous comme dans un livre ouvert. À lire, à relire et à offrir, un seul mot : magnifique.
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L’auteure
Née à Saint-Malo en 1983, Julie Delporte emménage à Montréal en 2005. Elle publie chez Colosse Encore ça (2008), Le rêve de la catastrophe (2009) puis Le carnet bleu (2011) en plus de deux tomes du Dernier kilomètre.
Elle inaugure la collection Colosse / Essais en 2011 avec La bédé-réalité : La bande dessinée autobiographique à l’heure des technologies numériques. La maison d’édition torontoise Koyama Press publie en 2013 Journal, édité en français l’année suivante chez L’agrume. Elle a aussi réalisé un album jeunesse Je suis un raton laveur (2013), pour le compte de La courte échelle. Julie aime toujours les animaux, souvent les plantes, et parfois les humains.
En 2016, la maison d’édition québecoise au drôle de nom Pow Pow publie l’histoire d’une jeune Française qui cherche à fuir la toxicité de la vie moderne en se réfugiant dans le nord du Québec, Je vois des antennes partout.
Moi aussi je voulais l’emporter est le second ouvrage de Julie Delporte paru chez cet éditeur de talent, qui à défaut d’en revendiquer une, publie deux fois par an une revue intitulée La ligne éditoriale «juste pour qu’on arrête de les achaler avec ça».
 
Pour aller plus loin
Tove Marika Jansson, femme de lettres, illustratrice et peintre finlandaise, naît en 1914 dans une famille d’artistes suédophones.
Elle fait des études artistiques à Stockholm, Helsinki et Paris, et commence une importante carrière de peintre, tout en collaborant aux illustrations de plusieurs magazines, dont Garm, connu pour ses positions antifascistes pendant la Seconde Guerre mondiale, ou le London Evening News.

Tove Jansson en 1956. Par Reino Loppinen.


Le premier «Moumine» apparaît d’abord dans les caricatures politiques de Jansson : elle l’appose parfois auprès de son nom d’artiste, comme une signature. Puis ce troll devient un personnage à part entière dans plusieurs bandes dessinées créées par l’artiste. Les aventures de Moomin seront traduites dans une trentaine de langues.
Dans les années 1970, Tove Jansson se consacre principalement à l’écriture de récits destinés aux adultes. Elle écrit ainsi six romans et cinq livres d’histoires courtes, dont sa semi-autobiographie, La fille du sculpteur.
Tove Jansson a été honorée par de nombreuses récompenses et distinctions, dont le Prix Nils Holgersson en 1953 et le Prix Hans Christian Andersen en 1966, qui consacrent sa notoriété internationale. Elle est décédée en 2001, à l’âge de 86 ans.

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