Rosa Candida de Audur Ava Olafsdottir

Arnljotur, jeune homme d’une vingtaine d’années, part de chez lui pour aller travailler à la reconstruction du jardin d’un monastère, jardin laissé à l’abandon depuis plusieurs années alors qu’il abritait la plus belle roseraie du monde. Notre personnage emporte avec lui quelques plants de Rosa Candida, espèce rarissime de roses cultivée avec soin dans la serre familiale par sa mère. C’est elle qui lui a transmis sa passion de l’horticulture, avant de mourir quelque temps avant le départ d’Arnljotur pour le continent. Le jeune homme part seul, laissant sa toute petite fille avec Anna, jeune femme qu’il n’a connue qu’une nuit et qui est tombée enceinte à la suite de cette brève rencontre.
Ce livre est un roman de formation : celle d’Arnljotur, inquiété par ses désirs encore adolescents (comment faire pour moins penser aux corps des jeunes filles ?), et habité d’une haute conscience de ses responsabilités envers sa fille, son père âgé et son frère jumeau autiste, mais qui ne sait pas trop comment faire pour être à la hauteur de son rôle. Aidé par un moine cinéphile, qui lui donne pour réponse un film à voir à chaque fois qu’Arnljotur vient lui poser les questions existentielles qui l’habitent, notre héros va aller doucement vers l’âge adulte.
Tout imprégné de l’amour des fleurs et des roses en particulier, ce texte généreux est rempli de la fraîcheur du personnage principal, profondément touchant et attendrissant. Un roman lumineux, qui parle simplement de choses essentielles : comment trouver sa place dans ce monde, comment donner et recevoir de l’amour. Parce qu’il est là et qu’il n’attend que nous.
Rosa Candida – Audur Ava Olafsdottir – Éditions Zulma – 20 €

1 réflexion sur « Rosa Candida de Audur Ava Olafsdottir »

  1. Très joli roman oui, qui fait beaucoup de bien. C’est drôle parce que juste après j’ai lu aussi un autre texte, où il est question de roses et qui m’a bouleversée littéralement par la beauté de son écriture et par les personnages que j’ai trouvé magnifiques. Il s’agit de « la Vieille au buisson de roses » de Lionel-Édouard Martin édité au Vampire Actif. Ce que j’ai trouvé assez surprenant finalement entre ces deux textes c’est leurs points de connexion. Audur Ava Olafsdottir évoque dans le dernier tiers de son roman une rencontre entre un retable qui met en scène une vierge à l’enfant par lequel le narrateur est fasciné et chez Martin, le titre du roman fait penser à « La vierge au buisson de roses » qui est un retable célèbre de Schongauer. Son texte, effectivement rend hommage à ce tableau d’une très belle façon.Il est question de passion du latin chez l’auteure islandaise et chez Martin aussi, de linguistique dans les deux livres… je suis bien contente de les avoir découverts ensemble!

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