« Latitude Zéro » de Mike Horn

Sud-africain de 35 ans, Mike Horn n’en est  pas à son premier voyage. Pourtant celui qu’il s’apprête à faire à l’été 1999 n’est pas commun et semble même impossible : le projet étant de parcourir la Terre le long de l’équateur, d’où le titre de « Latitude zéro ». Plus qu’un voyage initiatique ce projet est une pure folie. Pour traverser l’Océan Atlantique, l’Amérique du Sud, l’Océan Pacifique, les îles Indonésiennes, l’Océan Indien et l’Afrique, il faut être un peu inconscient, beaucoup aventureux, et complètement fou. Mais qui n’a pas secrètement rêvé, un jour, de tout quitter et de partir tout comme lui…

Tout ce voyage est un suspens haletant et chaque page amène son lot d’aventures. Dès le départ on sent que cette expédition ne tient qu’à un fil, un fil invisible, la ligne de l’équateur.

C’est à pied, en pirogue, à la voile ou en vélo que Mike Horn traversera ces trois océans et deux continents. Il refusera toujours la facilité et lorsque les aléas du voyage l’obligeront à s’écarter de l’équateur et à parcourir certaines distances à bord d’engins motorisés, il rebroussera chemin, quitte à risquer sa vie, afin de ne pas tricher et de rester fidèle au projet de départ.

La nature est rude à son état sauvage. Les tempêtes qu’il doit affronter en mer sont dignes des plus grands récits maritimes, la faune amazonienne n’a pas son pareil pour surprendre et le moindre faux pas dans cet environnement brut et indompté peut avoir des conséquences douloureuses voire mortelles : un serpent malencontreusement frôlé rendra notre aventurier aveugle et inconscient durant quelques jours, et un hamac mal placé déclenchera une attaque de fourmis rouges qu’il ne fait pas bon croiser en pleine nuit.

Mais ce qui effraie le plus c’est de se rendre compte que la nature si redoutable soit-elle, n’est pas le pire ennemi de l’homme. La rencontre avec les narcotrafiquants en Colombie et les soldats en Afrique où la guerre et les clans sévissent sont là pour confirmer le cliché qui dit que le pire ennemi de l’homme c’est bien l’homme.

Pour autant, l’aventure de Mike Horn est bien trop passionnante pour n’en garder que cet aspect négatif. Durant l’année et demie, où il était seul sur mer ou sur terre, à des endroits où aucun homme n’a jamais posé le pied, Mike Horn a été le témoin d’une nature presque originelle à laquelle il faut s’adapter pour survivre et pour l’apprécier.

Je refuse de considérer la jungle comme un enfer vert. A mes yeux, sa fabuleuse beauté en ferait plutôt un paradis vert. Et cette beauté à elle seule, justifie d’aller s’y perdre.J’ai décidé, une fois pour toutes, d’y pénétrer et d’y vivre avec cette idée en tête. Et depuis plus de trois semaines, pas un instant je ne l’ai considérée autrement qu’avec respect et admiration. Je sais que ça lui fait plaisir et que si je reste dans cet esprit, elle me laissera peut être passer.

Les plus grands voyageurs vous diront qu’un voyage se fait toujours seul. Pour autant ce projet n’est pas que l’idée fantaisiste d’un aventurier prêt à tout. C’est aussi une histoire d’amitié. Sans sa famille et ses amis, Mike Horn n’aurait pas pu mener ce voyage à terme. Cet énorme travail d’équipe nous permet, à nous lecteurs, de profiter de cette si belle aventure. Et nous ne les remercierons jamais assez.

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