Renato d’Agostin photographe

Il est des photographes qui ne se paient pas de mots. Lors d’une soirée « privée » discrète, nous avons pu remarquer combien la voie tracée dès le début de sa pratique par cet ami de l’espace et du vide entrevus au travers des premiers plans continue dans le même registre. 
 

 
Souvenez-vous : automne 2011 « Biz’art populaire » et les bâches tendues sur les murs de briques du jardin Raymond VI (depuis cette année les épreuves sont contrecollées sur dibond), l’année de la présence conjointe de Michael Kenna, Renato d’Agostin exposait pour la première fois à Toulouse.
L’intitulé de cette année-là : « Mélancolie ».
Le jeune photographe italien montrait alors une belle série dans un noir et blanc très contrasté appartenant à ses projets antérieurs concrétisés chaque fois par des livres, Metropolis et Tokyo untitled.
 

 
La ville et son étrangeté hors de tout cadre documentaire, la précision et la vitesse du regard qui posent sur la réalité banale de l’agitation urbaine un retrait mystérieux. Certainement le fait d’être né à Venise le protège t-il de tout blabla touristique.
Voyages qui se succèdent, New York ville d’encrage où il est quatre ans durant l’assistant de Ralph Gibson, une galerie à Milan (MC 2 Gallery), une à Paris (Photo4) s’attachent à l’exposer, Tokyo  puis Venise  The beautiful cliche Venezia, tout semble facile à ce jeune homme qui n’aime rien tant que tailler sa route.
Très loin, très proche.
 

De plus, aujourd’hui où l’image numérique semble avoir définitivement proscrit l‘ancien procédé argentique, Renato d’Agostin défie la loi des pixels et reste confiant dans cette manière ancienne (pellicule Tri X 400 chargée dans un Leica M6 ou un Nikon F100). À ce jour cet artisan assure lui-même toute la chaîne éditoriale de ses projets (tirages, mise en page, maquette, impression).
Les voyages à venir ?  Shanghaï mais aussi l’Etna puis il reviendra à Naples. Séjours apaisés mais à l’affût, il ralentit la vitesse de l’époque.
Dans les année soixante à la Motown, née du gospel et de la soul à Detroit, les gamins qui y chantaient ont exprimé à merveille cette attitude : « Just keep on walkin’, don’t look back ».
Renato d’Agostin l’a faite sienne.
 
 

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