« La ballade des misérables » – Anibal Malvar

On a arpenté Barcelone en long, en large et parfois en travers dans le polar et souvent avec grand plaisir, mais il était temps de nous faire goûter à d’autres saveurs puisque l’Espagne n’en manque pas. Cette fois c’est à Madrid qu’on nous emmène, principalement dans le poblao, quartier gitan un peu excentré où plusieurs petites filles ont tour à tour disparu et été assassinées sans que la police ne semble lever le petit doigt. Quand le corps sans vie de la petite fille du patriarche est retrouvé, les consciences s’éveillent davantage…

Polyphonique : c’est le maître mot du roman. Chaque chapitre nous donne à entendre une voix différente, un narrateur en remplace un autre, les tonalités et les sons se succèdent, comme une partition qui se met en place. Ainsi l’auteur fait témoigner l’idiot du quartier, le perroquet du commissaire, la ville… Un exercice de style risqué mais ici parfaitement maîtrisé. C’est une belle galerie de personnages très humains, tous un peu escrocs mais pas trop, ni noirs ni blancs, pas vraiment de méchants d’un côté et de gentils de l’autre. C’est poétique, riche, singulier et c’est, je crois, une lecture dont on gardera longtemps le souvenir.

La ballade des misérables

La Ballade des misérables – Anibal Malvar

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