Décédé le 3 janvier 2002, Miklos Sandor Dora III, plus connu sous le nom de Miki Dora, pionnier du surf californien, va devenir dans les années 1950-1960 un des plus grands surfeurs. Sa manière toute particulière de glisser sur la vague lui vaudra le surnom de « Da Cat » (le chat).
Miki Dora incarne la contre-culture du surf. A l’opposé du surfeur blond à la peau dorée, Miki, issu d’un père hongrois, est un sale gosse brun au caractère bien trempé. Sa personnalité forte et rebelle le poussera toute sa vie hors du système jusqu’à devenir hors-la-loi. Il ne pourra, dès lors, rentrer aux USA et trouvera refuge sur la Côte Basque.
Nous sommes dans les années 1950. Son histoire se mêle à celle d’une communauté qui ne vit que pour le surf, goûte le plaisir des vagues loin du monde civilisé et se contente de peu. Cette tribu marginalisée fascine l’Amérique post seconde guerre mondiale en pleine effervescence. Encensé et adulé par beaucoup, Miki Dora restera, de manière paradoxale, un solitaire, qui n’aura de cesse de se battre contre le système (l’avènement des Beach Boys dans les années 1960 marquera le début du mythe californien et de l’industrie sportive avec son lot de médiatisation) tout en étant assez fier pour vouloir se faire remarquer et que l’on parle de lui.
« Toute ma vie est une évasion, toute ma vie est une vague. Je m’engage, regarde comment elle déroule, j’attaque mon virage en bas, puis je m’élance à fond, sans regret : rien à perdre! Et derrière moi, toute la merde me passe au-dessus : les parents qui geulent, les professeurs qui hurlent, la police, les prêtres, les politiciens, les kneeboarders, les windsurfers : ils passent tous derrière moi et vont s’écraser tête la première sur le récif! Ouah! Je pète le feu quand ça commence à fermer, je sors de la vague, puis je repars en prendre une autre et je fais exactement la même chose… » Miki Dora
Miki Dora est un livre qui semble, de prime abord, un peu décousu mais reflète très bien, en réalité, ce monde un peu à part, fait de passionnés et de rencontres multiples et variées. Ayant cotoyé Miki Dora de nombreuses années, Alain Gardinier, surfeur lui aussi, multiplie les anecdotes le concernant et tente de cerner ce personnage qui semble difficile à aimer mais envers lequel on ne peut rester indifférent.
