Le coup du siècle, ou comment s’assurer une bonne retraite

Baru, de son vrai nom Hervé Barulea, est un auteur incontournable de la scène de la bande dessinée française. Récompensé à plusieurs reprises au festival d’Angoulême, pour Quéquettes blues (1985), pour Le chemin de l’Amérique (­1991), et pour l’Autoroute du soleil (1996), il vient en janvier dernier, de recevoir le grand prix de la ville pour l’ensemble de son œuvre. Ces distinctions félicitent un auteur d’une constance remarquable, et qui s’attache à mettre en scène de petites gens, que la vie a rarement épargnés, et dont la condition sociale est difficile. Ce qui ne l’empêche pas de proposer des histoires toujours tendres, souvent drôles, en tous cas pleines d’espoir.

Dans son nouvel opus à paraitre en septembre, Fais péter les basses Bruno, Baru nous propose un conte noir, urbain, social, qui, en mêlant football, sans papiers et retraités inquiets, parait d’une brûlante actualité… même si l’œil de l’auteur est beaucoup plus truculent que notre quotidien !
Notre histoire démarre en Afrique. Slimane est un jeune garçon doué au football, qui survit grâce aux touristes naïfs, et qui voit son salut dans la proposition que lui fait un français de venir jouer en Europe. Voilà donc pourquoi notre jeune homme qui, lassé de ne pas voir revenir son sauveur, débarque illégalement sur le sol français. Faute de devenir un célèbre joueur de foot, il partagera la condition des sans-papiers. Sa route va croiser celle de Gaby, Paul et Fabio, trois retraités qui ont la nostalgie des coups tordus qu’ils faisaient plus jeunes. Ajoutons Zinedine, jeune homme nerveux qui sort juste de prison, a des idées plein la tête, et propose à nos trois larrons de s’associer pour un denier coup, censé servir à payer la retraite du quatrième, resté en cabane… le cocktail est explosif ! Surtout qu’évidemment, les différentes équipes tentent de se doubler à tout bout de champ. Est-ce l’impétuosité et la fougue de la jeune équipe, ou l’expérience et la décontraction de nos trois « pieds nickelés » qui l’emportera ? Disons juste que c’est Slimane qui sortira son épingle du jeu…et finalement, comme le dit Gaby, « on aura bien rigolé non ? »

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